Dies Contemptio (19)
Et voici l'épisode 19 de Dies Contemptio ! (Oui, je sais bien compter...)
Vous remarquerez peut-être que j'ai eu des ennuis à afficher les pages, le problème est résolu, n'hésitez pas à vous en servir pour naviguer plus facilement dans les épisodes et dans le blog en général !
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Bonne lecture ! :)
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Eyma cligna des yeux et en un instant la lumière disparut, la
salle s'évapora, les femmes s'envolèrent. Elle se retrouva seule,
dans l'obscurité, perdue.
Elle resta longtemps dans le silence de la nuit, sans bouger, sans
rien dire. Elle ne savait pas ce qui venait de se passer, elle ne
comprenait pas pourquoi elle était toujours vivante. Elle soupira.
Le courage lui manquait.
Le monde était trop grand, les épreuves trop dures... Eyma
laissa échapper un sanglot étouffé. Elle s'était tant battue,
elle avait tant souffert… La vengeance en valait-elle le coup... ?
Alors, après avoir été accusée par les maudites dont le sang
hantait encore la terre qui les avait bercées, elle vit devant elle
se dresser tous ceux que la sorcière rouge avaient exterminés.
Misérables paysans, puissants seigneurs, tous la regardaient. Tous
lui pardonnaient d'avoir abandonné. Ils la regardaient avec un
sourire protecteur et l'assurance qu'elle ferait bientôt parmi des
leurs. Eyma vit son père et ses frères.
Eyma se rendit soudain compte de sa couardise, de sa lâcheté.
Elle pleura de honte. Elle avait failli ne pas les venger. Elle
aurait souffert, combattu, imposé sa loi pour rien. Elle aurait vécu
pour rien et la sorcière rouge continuerait de massacrer des
innocents. Tous, seraient morts pour rien.
Elle pleura longtemps, puis se roula en boule et s'endormit
difficilement. Pour le moment, elle n'était plus capable de faire un
pas.
Le lendemain, lorsque le soleil vint la réveiller, Eyma se
sentait mieux. Elle se leva et étudia l'endroit où elle se
trouvait. C'était une forêt.
- Pour changer...
Les arbres étaient hauts, le soleil tombait dedans, comme pour
les faire plier, avec une force extraordinaire. Une brise légère
caressait son visage. En soufflant entre les feuilles, le vent
s'évadait ; on aurait cru la mer toute proche. Eyma sentit un grand
vide l'envahir.
Ses sourcils se froncèrent et son regard s'alluma. Elle devait
toujours prouver l'innocence de sa famille. Elle allait trouver cette
preuve et la présenter à la sorcière rouge, avant de se venger.
Avant de faire couler le sang rédempteur, avant d'enfin pouvoir
s'abandonner.
Une bourrasque la réveilla subitement du songe de ses pensées.
Le vent se levait. Eyma avança de quelques pas. Les buissons
alentours frissonnèrent ; on fuyait à son approche. Eyma reconnut
la sagesse sauvage de ces bois et se remit en route. Son voyage était
loin d'être terminé.
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