Dies Contemptio (23)

Je rappelle à tous ceux qui me suivent sur ce blog (merci à vous !) que je publie également du contenu INÉDIT sur wattpad !
Vous n'avez qu'à suivre le lien : https://www.wattpad.com/user/Ferasufe

Bonne lecture !

Résumé :

Eyma a soixante jours pour prouver que la sorcière rouge, qui massacre leur famille en représailles du massacre traditionnel des maudites, a tort et qu'ils ne méritent pas la mort. Elle est retournée à la capitale du royaume, là où la sorcière rouge a grandi, dans l'espoir de trouver la ou les personnes qui l'aurai(ent) aidée.



Eyma oublia ces sombres pensées. Ce n'était pas possible. Tuer des innocents, dans aucun cas, ce n'est acceptable. Tuer parce qu'ils ont tué, c'est un acte de barbarie, c'est la vengeance la plus primaire, c'est ignoble, c'est répugnant, c'est indigne de celle qui se prétend être élue des dieux.
Elle reprit courage et retourna droit vers son aile du château. Mais au bout du couloir, elle vit, clairement, l'apparition.
Cette fois-ci, elle ne se laissa pas surprendre. Elle courut après pour la rattraper. Elle n'arrivait toujours à savoir à qui cette forme fantomatique ressemblait, mais il s'agissait de quelqu'un qu'elle avait connu. Elle en était persuadée. L'apparition, toutefois, ne l'attendit pas et continua son chemin. Eyma l'interpella ; l'autre s'arrêta, mais une fois la jeune femme arrivée à sa hauteur, elle disparut de nouveau dans le couloir suivant. Sans savoir où elle la menait, Eyma continua à la suivre. Elle voyait clairement que ce n'était pas le chemin du retour mais elle était incapable de dire dans quelle direction elle se dirigeait. Enfin, à bout de souffle, elle s'arrêta quelques instants, sans se rendre compte qu'elle venait de mettre le pied dans une galerie habitée, rayonnante, majestueuse, princière, envahie par le soleil. Elle relevait la tête pour chercher l'apparition des yeux quand c'est elle qu'on interpella.
– Mademoiselle ! Vous n'avez rien à faire ici…
Un majordome l'avait vue. Eyma se rendit soudain de l'endroit où elle se trouvait. Elle allait s'excuser et s'en aller quand une jeune femme sortit d'une des pièces attenantes pour voir ce qu'il se passait.
Ses cheveux blonds tombaient en cascade sur ses épaules frêles. Elle portait, avec une grâce indescriptible, une robe de cachemire rouge des plus magnifiques. Sa parure était sans pareille et la délicatesse avec laquelle elle ne put finir « Que se passe-t-il ici… ? » confirma Eyma dans ses soupçons :
– Mais c'est ma cousine ! s'exclama la princesse. Comment se fait-il que tu sois habillée comme une bonne ?
Eyma ne s'attendait pas du tout à être reconnue. La dernière fois qu'elle avait rendu visite à la famille royale, elles s'étaient échangé quelques politesses avant de s'éclipser habilement, l'une avec ses frères, l'autre avec ses sœurs.
Comme Eyma restait sans voix, l'autre la fit venir dans sa chambre et elle renvoya rapidement le majordome, un peu trop curieux, qui aurait bien voulu savoir comment il était possible qu'une femme de chambre puisse être la cousine des filles de feu le roi.
Cette dernière, toujours polie et aimable, comme doivent être les princesses, la fit asseoir dans sa chambre et lui offrit une tasse de thé. Eyma ne s'attendait pas vraiment à un accueil aussi chaleureux.
– Alors, comment se fait-il que vous soyez ici, dans cette tenue qui plus est ?
Gênée à outrance, complètement dépassée par des événements qu'elle n'avait absolument pas anticipé, Eyma fit ce que jusque là elle n'avait jamais fait : elle dit la vérité.
Elle raconta comment, après l'assassinat de sa famille, elle était partie en quête de réponses. Elle passa sous silence sa rencontre avec le devin, son tatouage, son marché avec la sorcière rouge. En revanche, elle rapporta les rumeurs qui disaient que cette dernière était la fille du roi et qu'elle usait de magie…
– Comment pourrait-ce être possible, voyons ? Tout le monde sait bien que la magie n'existe plus depuis des siècles, et c'est tant mieux…
La princesse avait pris tout à coup une attitude beaucoup moins conciliante.
– C'est que, on commence à savoir qu'une des filles du roi s'est échappée, il y a longtemps de ça et que c'est une chose qui n'a jamais été rendue publique…
Eyma savait bien qu'elle s'avançait sur un terrain dangereux. Elle ne s'attendait pas à être bien reçue, elle ne voulait pas d'une tasse de thé. Elle voulait des réponses.
– Ma chère cousine, cela fait tellement longtemps que nous ne nous sommes pas vues ! Vous resterez bien quelques temps avec nous, et pas dans ce costume ridicule… Je vais vous faire préparer une chambre et vous donnerai une de mes robes pour commencer. Il faudra, bien sûr, que vous alliez présenter vos respects au roi… auquel nous nous garderons de raconter toutes ces histoires à dormir debout…
Eyma déglutit. Elle était piégée.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

la fille de l'air (8)

Épiphanie (4)

La Colocation de Clarisse (5)