Dies Contemptio (20)

Résumé :

Eyma, dont la famille a été massacrée par la sorcière Rouge, a retrouvé les traces de cette meurtrière. Toutefois, elle n'a pas su lutter contre la puissance incommensurable de la parricide. Eyma a obtenu un sursis, pris sur sa propre vie, de 60 jours, pour prouver l'innocence de sa famille. Si elle n'y parvient pas, la sorcière rouge finira son entreprise.


Eyma se sentait courageuse mais découragée. Combien de temps s'était écoulé exactement lorsqu'elle se trouvait chez les maudites ? Au moment même où elle se posa la question, elle sentit son cœur se serrer. Le dragon renforçait son étreinte ; oui, le temps s'était bien écoulé, et peut-être même plus vite que chez les mortels...
Eyma s'assit pour réfléchir. Elle devait trouver une piste. Elle avait bien une idée, mais elle ne savait pas comment l'atteindre.
Voici son raisonnement : la sorcière rouge était la seule à avoir réussi à échapper au contrôle de son père, feu le roi. Seule, même avec ses capacités, il était impossible qu'il ait pu s'évader du château, surtout à son âge. Elle avait reçu de l'aide ; c'était ceux ou celles qui lui avait fourni ce soutien qu'elle devait trouver. Déterminée, Eyma ouvrit un disque et le traversa. Son cœur se serra un peu plus au moment de quitter la forêt, sans qu'elle sache pourquoi. Elle arriva devant la capitale du royaume, là où tout avait commencé. Là où le roi avait été décapité.
Eyma parcourut les rues. Elle cherchait un moyen d'entrer en contact avec des domestiques, des habitants du château, n'importe qui qui aurait pu lui donner des informations. Contrairement à ce qui était arrivé à sa ville, la capitale, elle, n'avait vu tomber qu'une seule tête. Citadins, domestiques et habitants du château, tous n'avaient connus la sorcière rouge qu'après ses actions dans plusieurs autres villes. Bien plus qu'ailleurs, les habitants se sentaient en sursis. Les attaques étaient aveugles et personnes n'était épargné ; aussi, pétrifiés de peur, ils s'obstinaient à rester et à tenter de vivre leur vie normalement. Pourtant, ils avaient beau s'efforcer de faire comme si de rien n'était ; ils attendaient pourtant que leur tour vienne en priant à chaque instant pour qu'il ne vienne jamais. Il ne leur restait plus que ce seul moyen, arbitraire, hasardeux, qu'est la prière, contre la menace fantôme qui les hantait chaque jour. Quand Eyma arriva en ville, l'accueil fut froid comme un jour de deuil national. Personne n'était mort mais tous se considéraient déjà comme tels.
Elle se renseigna à la première taverne qu'elle aperçut, demanda comment il était possible de rendre visite à sa cousine qui travaillait aux cuisines du château. Tout le monde lui répondit que c'était impossible, qu'avec les événements, l'ordre général était de rester chez soi et qu'elle ferait mieux d'en faire autant. Elle n'en démordit pas et passa d'établissement en établissement, posant la même question, allant jusqu'à interroger des passants dans la rue, obtenant toujours le même refrain.
Cette situation commençait à l'agacer. Alors comme ça, il n'y avait qu'elle qui voulait faire quelque chose pour résoudre cette situation, pour arrêter la sorcière rouge ? Toute la ville attendait patiemment d'être tuée ? Ils allaient rester là et trembler ?
Agacée, elle se dirigea d'un pas assuré vers le château. Là-bas, elle rencontrerait peut-être des volontés un peu plus fermes.

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